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Trois participants qui ne se sont jamais rencontrés vont se heurter à travers une rencontre sonore : Ludovic Dewez, attaché à la nouvelle technologie, Clémentine Tessereau qui modère son utilisation à l’objet sonore et Françoise Trouillet qui ne possède pas de téléphone portable.
Un « triangle sonore » se dessine avec 3 participants, trois temps et trois lieux différents :
01 La rencontre
Il y a du monde dans cette gare.
Une personne a son baladeur MP3. Elle voyage avec le son, avec son « Son », le monde n’existe plus, elle ne veut pas l’entendre.
Un téléphone portable sonne. Quelqu’un part auprès de son correspondant, ailleurs, mais où est cet ailleurs ?
Un son nous réveille, un autre nous accompagne dans les transports en commun, ou encore nous ramène auprès d’un proche.
Le son de la sonnerie de téléphone portable indique la volonté d’une personne à entrer en contact avec vous, le son de sa voix permet d’être en relation avec elle.
L’univers sonore nous appartient, nous avons créé cet « ailleurs ».
02 La possession
Qui aujourd’hui ne possède pas de téléphone portable ?
Un appareil sonore permet de se construire une identité sonore : je recherche et j’écoute ce que j’aime, j’ai la possibilité, le droit, à être différent, original. Quelques mots, une musique, du bruit organisé me sécurisent et me procurent bien être et quiétude. Il devient un objet sacré.
Le son peut devenir aussi un rempart coupant net toute possibilité d’échange avec l’autre. Je suis dans mon monde, avec mon « son », et généralement j’ignore ce qu’il se passe autour de moi, je tiens à me couper du monde extérieur, je veux atteindre cet « ailleurs ».
Françoise Trouillet, qui ne possède pas de téléphone portable a son mot à dire sur ces comportements. Elle agit comme l’angle droit du triangle sonore mis en place avec les participants.
03 La rupture
Est-ce une forme de liberté que de pouvoir créer son univers sonore ou d’être toujours joignable ou ne devient-on pas plutôt esclave de l’objet ?
Le participant prend conscience de l’univers où il s’enferme et essaie de faire le point sur son utilisation du téléphone portable. C’est le temps de la rupture avec cet « ailleurs ».
L’objet sonore se décompose pour laisser pendant un instant la place aux bruits extérieurs, les couches sonores se heurtent pour se fondre dans le bruit ordinaire de la réalité et arrivées à rendre l’individu insignifiant.
La réflexion que portent les trois participants sur la nouvelle technologie permet de se rendre compte que cet « ailleurs » agit en conséquence dans la société du « paraître ».
Auteur : Jérôme Bailly
Participants : Françoise Trouillet, Clémentine Tessereau, Ludovic Dewez et Joris Naessens.
Aide pour l’écriture : Hervé Dujardin
Crédit Photo : Valérie Sterlin
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- Avec le soutien de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédia) dans la catégorie radio – Bourse brouillon d’un rêve sonore 2009.
- Écoute publique au festival « Longueurs d’Ondes » de Brest en 2010.
- Diffusé sur Radio Scarpe Sensée.
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